Les TOC, quelle thérapie ?
- Christophe Peroua
- 17 nov. 2023
- 3 min de lecture

Partant du fait qu’autrefois, le TOC était nommé : névrose obsessionnelle, il était traité par le biais de la psychothérapie classique.
Lorsque le docteur Elie Hantouche a parlé de TOC, la toute première fois, il fut critiqué par ses homologues. Depuis, le mot est dans toutes les bouches. La fréquence de la bipolarité chez les personnes atteintes de TOC a été relevée par M. Hantouche et cela a permis de modifier la prescription faite aux personnes souffrant de cette double pathologie. Avec l’antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de sérotonine, un régulateur d’humeur est rajouté pour éviter une phase maniaque.
Dans ce protocole, l’accent est mis sur l’aspect neurologique du TOC. Un déficit de sérotonine qui serait congénital ou héréditaire serait le coupable. Dans l’état actuel des connaissances médicales, le propos est recevable et pourtant je m’interroge sur le « de naissance ». En effet, si je suis issu d’une famille dont un de mes grands-oncles souffrait de TOC sévères, j’ai noté que j’étais un haut potentiel émotionnel comme lui. Or, un HPE est une personne dont l’empathie, le sens de la justice, le don d’observation n’est plus à prouver. Or, ce type de tempérament qui le pousse à se tourner vers les autres le met à la merci d’émotions qui sont porteuses d’effets désagréables pour la santé en général. De là à penser que le HPE est à la merci d’un déficit de sérotonine à cause de stress répétés, il n’y a qu’un pas. Bref, qui fut le premier, l’œuf ou la poule ? Je n’ai pas plus de réponses que les médecins. En revanche, ce que j’ose affirmer avec plus de détermination, c’est l’aspect addictif du TOC.
Nous savons que le cerveau humain a été conçu de façon à répondre aux exigences d’un monde hostile. Ainsi, nos ancêtres de la préhistoire connaissaient la peur et le doute et cela leur permettait de se protéger. Depuis le monde ne s’est pas arrangé sur le plan humain, mais il s’est amélioré en ce qui concerne la protection sociale.
Le cerveau d’une personne ayant des TOC, utilise donc toutes ses fonctions de façon exacerbée, au regard des dangers qui ont diminué. On dit bien de ces personnes qu’ils ont « peur d’avoir peur » et qu’ils souffrent de la maladie du doute. Partant de ce constat, ils sont bons élèves, mais ne sont pas récompensés. Le prix à payer, ce sont les compulsions.
De la même façon qu’une personne se fait avoir avec la cigarette ou l’alcool, il peut se faire avoir avec la compulsion. Dans les trois cas, le sentiment d’apaisement immédiat envoie au cerveau un message de bien-être qu’il aura envie de se resservir au prochain stress. Comme avec la cigarette, le cerveau en demande un peu plus à chaque fois.
La thérapie comportementale est donc nécessaire pour résoudre ce genre de problème. L’hypnose ericksonniène peut être aussi efficace en complément.
Cela étant dit, un soutien psychologique plus classique a son intérêt quand on sait que le TOC est une émotion qui n’a pas été libérée. Cette forme de prise en charge a pour but de régler le problème à l’origine du TOC. La thérapie comportementale, elle agit pour désaccoutumer le cerveau à répondre par des compulsions.
Lorsque je dis, le mal a dit, j’insiste sur le fait que le TOC vient nous renseigner sur les blessures du passé, lesquelles il faut relativiser en prenant du recul. Le TOC, quant à lui, il devient une maladie à partir du moment où nous acceptons l'étiquette de malade. Le TOc n’est rien de plus que la manifestation d’un mal de vivre, dès lors que l’on s’accorde le droit d’être différent et de ne pas être en adéquation avec le monde dans lequel on vit .
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